jueves, 14 de mayo de 2009

RECITAL DE MIGUEL MENASSA en MADRID el 13 de Mayo de 2009






MENOS UNO

A mi padre
Cuando morías, aún, vivía encadenado
y casi muero contigo entre cadenas.
Después fui levantando la cabeza
y un lazo de tristeza nos unía:
ser extranjero como vos,
sin padre como vos,
esperando,
en la próxima muerte,
mi muerte.
Recuerdo tus ojos a mi edad, llenos de fe,
con el brillo de quien espera de la vida,
todo,
el mundo, tu familia, tus hijos por doquier.
Te veo cavilando, solo como una roca, mi destino.
En medio de tus cavilaciones, alto y fragante,
con aquellos aromas del humo y del jazmín,
breves relatos de tu infancia.
Galopando ciego en tus ambiciones descubrí el universo
Busqué entre las estrellas un trozo de tu cuerpo
y todo era luz.
Palabras de tus palabras
sigo soñando el cuento aquel donde todo era amor.
Aferrado a tu manera de decir las cosas
guardo silencio.




MOINS UN

À mon père

Quand tu mourais, je vivais encore enchaîné
et je meurs presque avec toi dans les chaînes.
Ensuite j’ai peu à peu relevé la tête
et un lien de tristesse nous unissait :
être étranger comme toi,
sans père comme toi,
attendant,
dans la prochaine mort,
ma mort.
Je me rappelle tes yeux à mon âge, pleins de foi
avec l’éclat de ceux qui de la vie attendent
tout,
le monde, ta famille, tes enfants de partout.
Je te vois cogiter, seul comme un roc, sur mon destin.
Au milieu de tes cogitations, grand et parfumé,
avec ces arômes de la fumée et du jasmin,
brefs récits de ton enfance.
Galopant aveugle dans tes ambitions j’ai découvert l’univers.
J’ai cherché parmi les étoiles un morceau de ton corps,
et tout était lumière.
Mots de tes mots
je continue
à rêver le conte où tout était amour.
Attaché à ta manière de dire les choses
je garde silence.

Cuadro de MOM:
"El día después"
www.momgallery.com

1 comentario:

Ma vie dijo...

Je trouve votre poésie très belle et profonde. Merci.